Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Un an en Equateur

5 août 2013

On fait le bilan, calmement...

Nous sommes lundi 5 août, je décolle mardi 6 août. Nous pouvons donc dire que je suis à la fin du voyage... Ce message est un message bilan, si vous vous ennuyez, vous serez peut être intéressés, dans tous les autres cas, retournez à vos occupations, bande de bêtas ! 

Comment faire un bilan sur cette année? Beaucoup de choses que j'ai vécues vous ont été épargnées, n'ayant pas eu le temps, le courage de tout conter ici. Vous avez eu des aperçus, des images, des sensations que j'ai vécues; mais la totalité vous reste obscure, manants que vous êtes HAHA! 

Pour un scientifique, mon voyage se résumerait à 11 mois, 334.5833333 jours selon le convertisseur internet "mois en jours", 8016h selon un convertisseur similaire, 2 trimestres de cours, 2 stages, beaucoup de voyages, 2 pays (Colombie et Equateur), et j'en passe, les chiffres ne veulent plus s'arrêter sous ma plume. 

Pour un littéraire, ce serait... Peu de livres lus, quelques articles publiés sur mon blog, une langue très bien parlée (sans me vanter, j'ai beaucoup progressé), plein de carnets de voyages abandonnés en cours de route. 

Pour un montagnard, ce serait, une montagne de plus de 5000m franchie, de multiples randos à plus de 4000, du sport à 2800m. 

Bref, vous vous ennuyez sûrement de ce jeu de rôle, moi même je m'en lasse. Moi j'en retire quoi? Un voyage pas facile, mais vraiment enrichissant, ce serait le slogan. Tout n'a pas été toujours tout rose, vivre à l'autre bout du monde, c'est pas partir en voyage à l'autre bout du monde. Y'a eu des moments où j'ai dû ne pas me laisser le choix, ne pas me laisser faiblir, ou alors ma seule envie allait être rentrer en france, et vous voir. Ces moments, je me forçais à faire des choses, à faire des projets, à ne pas penser au temps qui me restait parce que ce temps, il y a eu un moment où il m'a fait peur. Ne pas pouvoir rentrer, juste 1h, juste 5 minutes, ça fait quelque chose. Ces moments pas faciles, en fait de solitude, ont été peut être ceux qui m'ont le plus fait grandir, et ceux où je me suis dit: il y a une bonne étoile qui me surveille. Parce que le sort, le destin, dieu, ou qui vous voudrez, mettait sur ma route des personnes extras, qui m'ont fait reprendre confiance en moi et le temps a continué de filer, jusqu'à aujourd'hui, 5 août. 

Pas facile aussi, du fait de l'enquête avec l'IRD, du travail de terrain à Esmeraldas. Pour savoir ce que j'en pense, cf mon rapport de stage, actuellement en rédaction. 

Mais très enrichissant... Une nouvelle langue, vivre avec une culture différente, rencontrer des gens du monde entier, et surtout je dirai, voir le monde avec d'autres yeux. Peu à peu, j'ai mis des "lunettes équatoriennes", je me suis identifiée à eux, je me suis sentie chez moi ici, et j'ai découvert une autre manière de penser. Parfois, leur vision de l'Europe m'énervait : à chaque fois, j'avais le droit au sempiternel cliché que nous sommes beaucoup plus individualiste qu'eux. Bon, je dis cliché, mais ils ont raison d'une certaine manière : par exemple, eux ne vivent pas avec la famille nucléaire, ce sont souvent des familles communautaires (surtout à esmeraldas), et mettre les grands parents dans une maison de retraite serait impensable (d'ailleurs, ça n'existe pas, ce qui le rend encore moins pensable). Donc la famille oui, a un poids beaucoup plus important, une pression aussi beaucoup plus forte. Mais au-delà de ça, sommes-nous plus individualistes? J'en doute, j'en sais rien. Peut être que j'ai oublié comment c'était en France, mais je ne pense pas. Par exemple, nos colocations sont en général bcp moins individualistes que les leurs, où chacun a son assiette et son sel. Nous aussi nous savons partager, enfin je crois. Ici, c'est vrai que les communautés kichwas, ou indigènes en général étaient beaucoup moins individualistes, pas du tout en fait, puisque personne n'existait en tant qu'individu, seulement en tant que communauté. Alors, dans ces communautés qui vivent aujourd'hui en isolement volontaire (comme dans le Yasuni, où il y a eu le conflit avec les Huaronis, je sais pas si vous en avez entendu parler...), c'est sûrement vrai. Sauf que comme l'indique leur nom, elles vivent en isolement, donc on ne peut pas les approcher, et encore moins savoir quelle est leur organisation. Mais bon, retournons à la réalité et arrêtons de vivre dans les mythes, aujourd'hui, la majorité des équatoriens vivent à la ville. Et même ceux qui vivent à la campagne (comme la communauté kichwa où je suis allée), sont frappés par la mondialisation, par le capitalisme. Et de fait, les mêmes shémas se dessinent qu'en France, qu'en Europe. Je ne veux pas dire que c'est des gens mauvais, au contraire, j'ai été accueillie les bras ouverts, et même partout en Equateur, sûrement mieux qu'en France, mais il ne faut pas idéaliser l'Equateur, ce ne serait pas un bénéfice pour eux. 

Par contre, un aspect super positif ici, quelque chose que j'espère que je garderai c'est leur patience. Les équatoriens ne sont pas des gens pressés, les parisiens seraient leur antithèse (même s'il y a tjs des exceptions dans les deux cas, ne généralisons pas). Rien que le fait que quand tu prends un bus, tu sais à quelle heure tu pars, mais jamais à quelle heure tu arrives, change tout je trouve. Tu n'as pas d'attente, puisque tu sais vaguement à quelle heure tu vas arriver. Donc, tu attends. Il y a moins d'exigences ici... En Europe, on a un tel confort, des telles rapidités de transport, qu'on en veut toujours plus. Quand tu vas sur facebook, il y a toujours 3 de tes amis qui ont un statut qui critique la SNCF. Hé ho, les gars, il faut 3h30 pour faire Paris-Montpellier, qu'est-ce que vous demandez de plus ? Et un aspect qui est positif et négatif, et qui fait que la France et l'Equateur sont antithétique, c'est sur le fait de râler. Râler un peu, faire la grève, je pense qu'on est tous d'accord, pour dire que c'est un avantage. Mais râler tout le temps contre tout, alors qu'il n'y a pas vraiment de raisons (cf la SNCF), c'est quand même légèrement excessif. L'Equateur serait l'inverse: aucune grève, mais ils râlent peu. 

Et quelque chose que j'ai détesté être, c'est me sentir étrangère. On te généralise, on te classifie, en 2 secondes, tu représentes l'Occident, le capitalisme et les firmes multinationales. Pas forcément mieux, quand ils savent que tu es français, tu représentes la Révolution, les idées des lumières, ou les syndicats, alors que parfois on se demande ce qui reste de tout ça dans le pays. Je sais que cette généralisation est faite dans tous les pays du monde, en France comme ailleurs, et que finalement je n'ai pas le droit de me plaindre, car je n'ai pas une couleur de peau qui fait que je suis discriminée d'une manière négative, et que je suis plus admirée que rejetée. Mais c'est vrai que parfois c'est pesant; cela l'a surtout été à Esmeraldas, où il n'y a aucun touriste, et où j'étais toujours toute seule. Ce n'était jamais méchant, mais c'est vrai qu'au bout d'un moment, quand à la deuxième question on te demande si tu as un copain, et si tu veux aller à la plage le lendemain, tu finis par inventer une histoire, qu'à la fin, tu connais tellement bien, que tu commences à y croire. J'aurais vraiment aimé me fondre dans le décor, avoir la peau plus foncée et les yeux moins clairs, juste pour pouvoir marcher dans la rue sans être regardée comme une extraterrestre. Mais comme je le dis, je ne me plains pas, je sais bien qu'un maghrébin en France n'a pas la même chance que moi. Mais j'espère juste en avoir retiré quelque chose. 

Qu'est-ce que j'en ai retiré d'autre? J'en sais rien, je vous balance à la figure des idées en vrac, qui me viennent. Une grande sensibilisation à l'environnement, de par mon stage et ce que j'ai vu tout au long de l'année. Moi qui oubliait toujours d'éteindre ma lumière, ça me révolte quand quelqu'un l'oublie, et moi même quand je l'oublie (ce qui m'arrive, on est pas saints), je m'en veux. On est quand même bien dans la m*rde, et je suppose qu'ici où l'exploitation des matières primaires est une des plus grandes sources de revenu, c'est pire. Et ça se voit beaucoup plus. Je ne suis pas pessimiste, car c'est vrai que le monde, la terre, les êtres vivants se sont adaptés à des changements climatiques encore plus importants, par le passé. J'avais lu un texte où l'auteur disait que notre défi est de faire en sorte que l'être humain soit de ceux qui survivent. Je suis restée assez marquée par cette phrase. Et moi qui ne sait rien faire de mes dix doigts, qui sait utiliser mon clavier d'ordinateur à la perfection mais ne sait pas dans quel sens se tient une pelle, ni comment on fait pour bêcher, j'avoue que parfois, je me dis que ça n'a pas trop de sens, et que cela ne me ferait pas de mal de renouer un peu avec la nature. Bref... 

Voilà, bon, je crois que je vais arrêter d'écrire puisque vous allez vous endormir, ah ça y est, j'entends le ronflement ! Vous aurez mes réactions en direct (préparer des boules quies!), parce que sur l'ordi, c'est pas facile de tout dire, même de tout écrire, on ne se souvient pas vraiment de tout. Comme vous avez été gentils, et que vous avez bien tout lu, en prime, vous avez le droit à quelques photos que j'ai récupéré. 

 

P1150311

Ile de Portete, province d'Esmeraldas, les crabes en folie. (Photo: Eugénie)

 

P1150862

Evènement "Cumbres de la paz", pour la paix entre l'Equateur et la Colombie, réserve naturelle à la frontière (province de Carchi), couverte de Frailejones. (Photo Eugénie)

DSCF5156

Vue depuis la basilique sur le panecillo, Quito. (Photo: Marie)

Sur ce, je vous quitte, terminer les derniers préparatifs pour demain, l'avion décollant à 15h55! Je vous dis à très vite à tous, vous m'avez bien manqué, j'ai hâte de vous voir. 

 

Publicité
Publicité
13 juin 2013

Esmeraldas - Province verte

Bonjour à tous, 

 Je reviendrai d'abord sur le fait que ce titre, au fil du temps, oui, vous savez, ce fameux titre que vous avez écrit une dizaine de fois, "vivreaquito etc", est devenu faux. Effectivement, le temps, les opportunités, le stage a fait que j'ai déménagé à Esmeraldas, cette ville sur la côte surnommée "verte" car elle a la végétation luxuriante, dont j'ai déjà parlé. Je suis donc dans le mensonge avec ce titre... 

Esmeraldas... Cette ville n'a pas forcément une très bonne réputation. Quand tu dis à un quiteño (quelqu'un de quito ndlr) que tu vas habiter à Esmeraldas, tu as soudain l'impression que la ville où tu vas est en guerre, touchée par dix milles épidémies, et qu'il te faudra du courage, de l'énergie, pour y rester, et surtout... Y survivre! Bon, je vous fais la version courte : je suis arrivée pas très rassurée, pour un peu, je m'imaginais une scène de film, où je serai l'héroïne, et où je ferai une course poursuite contre un vilain monsieur qui voudrait me dérober. Quoique cette scène me plaisait, je préférais ne pas la vivre car je n'étais pas certaine de l'issue... 

Je suis arrivée avec mon sac à dos (toujours le même, quechua de 60l), un jour de mai, le 18 exactement; ayant fêté mon départ de Quito (toutes les occasions sont bonnes pour faire la fête... Sachant que je quitte Quito, que j'arrive à Esmeraldas, puis que je quitterai Esmeraldas et que j'arriverai à Quito, nous sommes dans une moyenne de 4 soirées rien que pour moi. Puis, je quitterai Quito, et j'arriverai en France, et bim 6! Multiplié par le nombre d'amis que j'ai - et j'espère que vous ne doutez pas de ma sociabilité -... J"ai laissé tomber le calcul), j'étais trèèèèès fatiguée. J'ai senti que mon voisin de bus avait le souhait de me parler, mais là, je l'avoue j'ai fait mon asociable (trop de sociabilité tue la sociabilité), et je me suis tournée côté fenêtre, avec mon pull en guise d'oreiller, et j'ai fermé les yeux. Comme à la pause, ma vessie faisait des siennes, j'ai ouvert les yeux, et suis sortie faire un tour. Et hop, mr voisin du bus s'est jeté sur l'occasion! Et voilà qu'il me parle, et que je parle aussi, et que... Mon sommeil, il est où ?! Bon, si mr bus se reconnait (il faudrait qu'il ai appris le français, qu'il ai regardé tous les blogs de françaises... Mais ne sait on jamais, internet fait des miracles!), ce n'est pas contre lui, c'est juste que j'avais quelques heures de sommeil en retard... Bref, j'arrive, je descends, et là... La chaleur me prend, m'absorbe, et ne me lâche plus. Ca y est, elle veut m'épouser! (cete blague est fictive. Toute ressemblance de cette blague avec une loi passée en France serait purement fortuite) Un peu secouée, mais pas désespérée pour autant, je fais quelques pas, jusqu'à ce que je me rende compte que l'eau qui coule de mon visage n'est rien d'autre... Que de la sueur ! Un cri, de désespoir cette fois, sort de ma bouche. 

Je hèle un taxi (au vu du nombre de taxis qu'il y a ici, et si vous ne comprenez pas comment un taxi peut être héler, vous avez le droit de changer le mot taxi par le mot bus), et zioup, je me retrouve en deux temps trois mouvements à la maison. Enfin ma troisième maison de l'année, j'ai été assez productive ce coup-ci. Je vis en réalité dans la résidence de l'Université catholique, et cette résidence est sur une colline. A cette donnée, il y aurait comme aspect positif le fait que la vue est superbe (cf ci-dessous); l'aspect négatif qu'il ne faut pas oublier est... Qu'il faut monter ! Et puisque la chaleur a décidé de me marier, hé bah, c'est pas tous les jours faciles. 

P6120660 retouch

Ici la vue. Je vous épargne la montée, vous en seriez fatigués d'avance, et moi-même je ne veux pas penser à ce qui m'attend demain... 

Donc, j'arrive là, mais je n'ai pas vu grand chose, mes yeux étant encore embrumés par mon manque de sommeil de la veille. Je descends les quelques marches, rentre dans une chambre qui est devenue la mienne entre temps (un peu de bazar, et tout de suite, je me sens à la maison!), et entame une sieste bien méritée. Bon, d'accord, on ne peut pas dire qu'elle est méritée quand elle est due à une soirée un peu trop longue, mais disons que mon corps la méritait, alors que ma tête qui m'a fait me coucher tard, celle-là elle a eu que ce qu'elle mérite ! Mais je voulais pas créer un conflit corps-tête, trop dangereux, ce qui fait qu'on va dire que tout le monde la mérite, hein?... 

Et puis, comme on fêtait mon arrivée... Je repars ! On ne fêtait pas vraiment mon arrivée, mais peu importe... J'ai ainsi pu rencontrer les gens de la résidence, d'Esmeraldas, d'un peu partout à vrai dire. 

Mais comme ma vie ne se résume pas à une longue fête, et que parfois, il faut travailler (n'est-ce pas augustin? ;)), lundi était le jour du début. Ou de la fin. Enfin, y'avait un truc qui allait changer quoi. Mais mon corps ne l'a pas entendu de cette oreille; ainsi, qu'impossible de dormir! Après avoir investigué, je ne sais toujours pas quelle est la cause de cette insomnie, mais j'ai 3 théories: 

1/ Mon corps était complètement perdu, entre le jour et la nuit, à force de dormir le jour et sortir la nuit. 

2/ La chaleur m'empêchait de dormir (car j'avais très chaud, ce choc thermique, mon corps n'en revenait pas). 

3/ J'étais stressée. 

Je ne saurais jamais... Vous penchez pour une hypothèse? 

Bref, lundi je commençais mon investigation. Comme vous le savez peut être, je fais une enquête sur la perception qu'ont les Esmeraldeños (gens qui vivent à Esmeraldas ndlr) vis-à-vis des risques liés à la raffinerie, dans le cadre d'un projet appelé MONOIL (et ce n'est pas de l'huile pour le corps, je vous le jure), avec l'IRD. Je suis donc allée à Petroecuador, l'entreprise publique qui gère les activités pétrolières, notamment la raffinerie, puis dans les quartiers à côté de la raffinerie, qui sont pauvres. Certains, vraiment pauvres. Je vous passe les détails, mais j'ai vécu un autre type de choc que la chaleur, qui a été la pauvreté. Savoir qu'il existe de la pauvreté est une chose, la voir de loin, mais être "dans" la pauvreté, dans les maisons, parler avec les gens, voir ce avec quoi ils vivent... C'est autre chose. Les premières semaines, j'ai vraiment ressenti l'injustice, que je ne connaissais que vaguement. Je comparais mon enfance, ma vie, le fait de pouvoir étudier, vivre sans se préoccuper de ce qu'on mangera le soir, il suffit d'aller au supermarché, à ce qu'eux ils vivent. Je ne vais pas idéaliser les gens que j'ai rencontré, je ne vais pas vous dire: ayez honte de comment vous vivez alors qu'eux ont si peu, alors que j'ai toujours défendu l'idée que même s'il y a pire que nous, on a quand même le droit de ne pas être bien, mais... Oui, j'ai reçu un choc. Je rentrais chez moi le soir, épuisée physiquement, psychologiquement. Je me suis dit que je n'y arriverai jamais, que j'étais pas assez forte pour faire ça, toute seule, ici. Qu'il fallait qu'ils me remplacent, qu'ils trouvent une autre stagiaire. Et petit à petit, j'y arrive, enfin je crois. J'ai appris à comprendre leur quotidien, leurs préoccupations; je me suis fait, peut être pas des amis, mais des gens que j'apprécie dans certains quartiers. Petit à petit, je n'étais plus l'étrangère, mais Clemencia, ou pour certains qui s'y essayaient, Clémounce, ou un son similaire. J'ai senti qu'un ou deux se confiaient d'eux même; un président d'un quartier, au cours d'une discussion, m'a parlé de son enfance, des difficultés qu'il a eu, et de ce qu'il veut pour son fils. Cette confiance qui se noue est probablement la plus belle chose qu'il me donne. 

J'ai ainsi pu faire mes entretiens, grâce à la collaboration des présidents de barrio, envers lesquelles j'ai une dette presque éternelle. Les entretiens se sont plus ou moins bien passés, les gens comprenaient plus ou moins les questions... Mais les gens ont accepté, de répondre, de me faire entrer dans leur maison, de ne pas vraiment comprendre où tout ça allait mener, mais de dire: oui. 

En Equateur, il y a beaucoup d'évangélistes. (j'y pense avec le:oui) J'ai donc développé une sorte de radar à évangéliste (oui, ça sonne vraiment pas bien). Enfin, dès que quelqu'un me demande si j'ai lu la bible, j'ai des petits phares qui s'allument devant mes yeux et me disent: EVANGELISTE. Parfois, à des moments improbables: l'autre fois, j'étais dans un bus de nuit, la police nous fait sortir pour contrôler nos papiers d'identité, et en rentrant, ma voisine me parle (oui, le bus fait faire beaucoup de rencontres), et la deuxième question porte sur le fait que je suis croyante ou non, si j'ai lu la bible. Sachant qu'il devait être 1h du matin, je n'avais pas grand chose à faire de savoir quel serait le message de jésus aujourd'hui (hérétique que je suis), mais j'ai répondu, en essayant de dire un truc sensé. Bref, elle était évangéliste, et, même si je ne connais pas bien cette mouvance, je dirai qu'il y a une sorte d'extase... C'est pas comme avec le catholicisme, où tout est très encadré, réglé; là, les sentiments prennent toute la place, ils vivent une sorte de relation physique avec la religion, ils le ressentent... Comme je dis, tout ce que je raconte est seulement basé sur les quelques discussions que j'ai eues, et ma perception des choses. Et, alors qu'en France, le thème de la religion est peu abordé, ici, ils se mettent à parler de la religion à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit! 

Enfin, pour terminer sur le thème d'Esmeraldas... Esmeraldas est une ville assez chaotique. J'ai développé une théorie qui est que la ville de France qui parait le plus à Esmeraldas serait Marseille. Bien sûr, les deux villes sont très différentes, mais ont quelques caractéristiques, notamment: une grande communauté étrangère (afro à Esmeraldas), un cosmopolisme, moins d'organisation, un peu plus pauvre, une réputation de ville "dangereuse", une conduite affreuse, un sang plus chaud... Et j'en passe. Mais bon, Esmeraldas bat de loin Marseille en désorganisation. Par exemple, il n'y a presque pas de noms de rue! Il y a toujours dans l'air beaucoup de poussières, ce qui rend parfois l'air irrespirable. Certaines zones n'ont pas d'égout, pas toujours d'eau potable, pas le téléphone etc. Et je sais pas, tout fait désorganisé... Je me sentirai presque dans ma chambre! Quant à l'insécurité... Il y en a, car la ville est pas bien riche, qu'il n'y a pas de touriste, et que de fait une blanche qui se balade ressort beaucoup plus. Mais ce que j'apprécie beaucoup c'est l'ambiance. Les gens me parlent très souvent, me posent des questions, les gens sont beaucoup plus ouverts qu'à Quito par exemple. Et comme il y a peu de touristes, j'ai moins cette sensation d'être toujours happée pour acheter telle ou telle chose, car les choses à touristes existent pas vraiemtn. 

Voilà... Ci dessous quelques photos:

P6010637

Quartier "Lutte des pauvres".

P6120656

Quartier "15 mars".

P6030648

Quartier La Propicia 1.

P6130673

La raffinerie - vue depuis le terminal terrestre. 

Je vais vous abandonner aller dormir quelques heures, surtout que demain et dimanche soir, je passerai la nuit dans des bus pour aller à Guayaquil et en revenir, la plus grande ville du pays ! Je vous souhaite donc à tous une bonne nuit, une bonne journée, et à bientôt. 

J'espère que ceci n'est pas mon dernier article, dans tous les cas je reviendrai vous dire au revoir... Et aussi bonjour puisque la fin du blog signifie les retrouvailles avec vous (et encore des fêtes qui s'annoncent ;))

14 mai 2013

Cotopaxi, 5898 m.s.n.m.

P4050377 retouch

Il était à peine plus de 5h30 du matin... Réveil difficile, mais ça en valait la peine. 

5 mai 2013

Alli punsha Jatun Yacu

1/05

Nous sommes le 1er mai... Bonne fête du travail ! Pour la petite anecdote, le 1er mai est peu respecté ici, j'ai bien des amies qui travaillent ! 

Cependant, au risque de vous décevoir, cet article ne sera pas consacré au 1er mai, ni au 1er mai dans le monde, ni au 1er mai en Equateur, mais à un autre thème tout aussi passionnant (rooooh, mais ne soyez pas déçus comme ça, vous allez me faire culpabiliser!) : mon volontariat de 15 jours dans une communauté indigène en Amazonie équatorienne (le titre pas long du tout!). Effectivement (nous sommes à présent le 4 mai : joyeux anniversaire PETIT frère), ayant eu quelques semaines de vacances, j'ai décidé de faire un volontariat, vous ne disposerez pas ici des tergiversations de mon esprit, classé confidentiel. Sachant que deux semaines, ça fait 14 jours (jusqu'ici tout va bien), et que 14 jours ça fait long (vous suivez?), et que long veut dire beaucoup d'écriture (je sens que je vous ai déjà perdus...), je ne détaillerai pas autant que dans mes derniers articles, ou alors vous aurez 40 pages de texte dans 14 mois (oui, là on est d'accord: ça fait trèèèèèès long). 

Après être arrivée à Tena (à vos cartes, prêts... PARTEZ), petite ville d'Amazonie qui n'est pas née du pétrole, et dont malheureusement je ne connais pas l'origine du nom, j'ai rencontré le coordinateur du projet (je trouvais que "patron" faisait mieux que "coordinateur du projet", mais bon, imaginez que celui-ci lise mon blog, qu'est-ce qu'il va en penser???? Je vous rappelle que j'ai des amis pas monoglottes) , nous sommes allés à son resto (pas le temps d'expliquer le pourquoi du comment, rappelez vous la menace des 40 pages!), puis hop le lendemain - hé oui, déjà ! le temps passe vite quand on s'amuse - départ pour la communauté. Après avoir fait du bus, et avoir utilisé une tyrolienne pour arriver (j'ai cru que mes bras allaient lâcher sous l'effort!), nous sommes arrivés. La communauté est kichwa, s'appelle Jatun Yacu, et si mes souvenirs sont bons, il y a 35 familles environ.

Coordination avec le coordinateur et la coordinatrice dans le but de coordoner mes cours. Car oui, Clémence est passée d'élève à professeur ! C'est comme de l'amour à la haine ça, il n'y a qu'un pas. L'école se compose de 68 enfants (encore une fois, j'en appelle à mes souvenirs, en espérant qu'ils soient bons), de 3 professeurs. A côté, une garderie. L'après midi, j'ai rencontré la famille où j'allais vivre. Pour vous faire une brève présentation : 

- La maman, Helena: a eu 16 enfants. A 58 ans. (purée, je crois que c'est vraiment pas poli de mettre l'âge d'une dame et qui plus est sur internet ! Mon Dieu, ne me punis pas !). A eu son 1er enfant à... 14 ans. Oui, je sais, ça fait bizarre. 

- Le père : Domingo (=Dimanche si on traduit). Ne connais pas son âge. 

- Les 16 enfants : bon, je ne vais pas vous mentir plus longtemps, en fait, j'en ai connu que quelques uns et j'ai vécu avec 4 : une de 13 ans (Carmela), une de 17 (Judith), une de 23 (Rubia), et une de je-sais-pas-quel-âge-elle-avait (Gloria). Ah oui, et ce qui est drôle, c'est qu'ils appelaient indifféremment les gens avec leur 1er ou 2e prénom; une fois j'entends parler de Lisbeth, qu'elle est pas rentrée etc... Et je me dis : mais qui est Lisbeth ??? On me répond : Carmela... Sachant que mon prénom (que j'ai définitivement changé là bas de Clémence à Clemencia, parce que comme vous allez le voir, déjà que c'était pas facile, ça devenait sinon impossible...) est pas fréquent en Equateur (apparemment, c'est genre vieux, un peu comme Madeleine ou Thérèse - si une Thérèse ou Madeleine me lit, veuillez excuser ce jugement!), assez long etc., certains n'arrivaient pas à se le rappeler, et au début, on me demandait environ toutes les heures mon prénom. Bref, donc Carmela-Lisbeth a eu une idée : utilisons mon deuxième prénom ! Ce qui fait qu'elle et quelques autres m'appelaient... Maria ! Alors, déjà que me reconnaitre comme Clemencia était pas facile, avec le Maria, je ne me retournais même pas quand on m'appelait, et comprenait après 5 minutes qu'ils s'agissait de moi... Très pratique.

P4260567

De gauche à droite : Judith et sa fille, Aymar, Carmela, le copain et futur mari de Judith, Rubia et sa fille Alisson et devant : Gloria. Ah oui, je n'ai pas mis de photo de moi avec eux, mais je parais une GEANTE !

Il y avait l'électricité dans la maison, contrairement à l'autre communauté où je suis allée, mais il n'y avait pas de toilettes. L'eau arrive à l'extérieur, dans un gros contener, et après pour se doucher c'est avec la bassine.

Voilà des illustrations de cette maison, construite par la famille, ce qui est assez impressionnant. P4220495

A gauche, nous avons la cuisine et salle à manger, à droite, la maison. 

P4220489

Ici, l'intérieur de la cuisine. 

P4260541

Et ici la douche ! Sachant qu'ils vivent avec le soleil, c'était généralement coucher à 21h30 et lever à... 5h30 !!! (enfin eux se lèvent à 5h, mais moi je m'offrais le luxe de 30 minutes supplémentaires). Comme le soir, je n'osais pas me doucher à cause des moustiques (car dès qu'une parcelle de peau est découverte, ils ne se privent pas!), je me douchais à l'eau froide à 5h30... Bah, je peux vous assurer que ça réveille. 

 Maintenant que vous connaissez mon logis, je peux vous parler de mon expérience. 

Le matin, je donnais donc des cours; les cours d'anglais se sont globalement bien passés, je leur ai appris des chansons (genre "Head, shoulders, knees and toes"), et ils ont vraiment accroché. Avec ma voix mélodieuse et mon accent incroyable, vous imaginez bien... Alors, même si ce n'est pas facile de se retrouver seule en face d'une vingtaine d'enfants, ça c'est bien passé. Les cours d'ordinateur ont, quant à eux, été un gros échec; il n'y avait qu'un ordinateur, et faire quelque chose avec 25 enfants et un ordinateur s'est avéré être impossible. Mais bon, ils maniaient un peu la souris, comprenaient qu'il fallait faire deux clics pour entrer dans un document, c'est déjà ça. Et les cours de sport... Bah, c'était drôle. J'avais l'impression de redevenir animatrice faire des équipes, noms d'équipe (d'ailleurs, à chaque fois les noms étaient : Equateur, Quito... Un peu patriotiques ces enfants!) Après avoir aidé à l'école, je passais souvent donner un coup de main à la garderie, et bon, après avoir joué au chat 4 fois, je commençais à me lasser... C'est fou ce que ça fait devenir blasé le temps d'adulte ! (enfin plus que blasé, ce serait un manque évident de qualités sportives...)

P4220486

Ici le terrain de sport.

yacu-Tena (2)

Et ici, les enfants de la garderie et moi (oui, je sais, je parais bien pâle!) 

L'après-midi, j'aidais donc un peu la famille. J'ai appris à couper le cacao (même si j'étais bien nulle! Mais faut avouer que tu as un espèce de javelot immense avec au bout quelque chose qui coupe, et il faut avec ça, réussir à couper le cacao... J'ai des photos de cacao, ouverts et fermés comme le boa et le petit prince, du cacao en train de sécher; mais là j'ai l'impression que mon article est couvert de photos, et je ne souhaiterai pas vous aspyixier donc vous pourrez me les demander si vous souhaitez en savoir plus !), à aller chercher la yuca (ou manioc... Ah oui, je l'ai déjà faite), ou juste à cuisiner. 

Je vais faire un petit point culture kichwa (en français : quichua, l'écriture kichwa est quichua en kichwa... Vous suivez?); ceux qui veulent aller faire un petit somme, c'est le moment. La communauté était kichwa ou quichua, et donc parlaient le... Kichwa ! Les enfants parlent majoritairement espagnol même s'ils comprennent le kichwa, mais certains adultes parlent que kichwa, et parlent même difficilement espagnol. Bref, j'ai appris quelques mots et je vais vous en apprendre quelques uns (j'ai dit : ceux qui ont du bon sens, allez dormir!) : 

- Alli Punsha : Bonjour

- Alli Shishi : Bon après midi. Cela ne s'emploie pas en français, mais énormément en espagnol. D'ailleurs, je crois que je ne vous ai jamais raconté cette anedocte : à midi PILE, les gens passent de "bonjour" à "bon aprém". Donc au début c'était assez déstabilisant; en tant que française où toute la journée on a du "bonjour", j'ai commencé par dire "bonjour" tout le temps. Puis, comme ça a un côté assez vexant de s'entendre répondre un "bon aprém" à son "bonjour" (si si, je vous jure ! A titre de comparaison, ce serait: se faire répondre "bonsoir" quand on dit "bonjour"... Ah vous avez aussi expérimenté ? Vous êtes d'accord à présent ? Ah bah, enfin!), je me suis mise à employer "buenas tardes" (=bon aprém en espagnol). Mais comme ça faisait trop d'informations pour mon petit cerveau, j'étais perdue ! Je me suis donc mise à dire "bon aprém" à 9h du matin, "bonjour" à 3h de l'aprém... Un joli boulgui boulga ! Enfin, mes neurones se sont adaptés à ces modalités de langage, et à présent, à midi, j'ai une horloge dans ma tête qui fait un grand : BIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIP, et hop, le "bon aprém" apparait. (enfin presque). 

- Alli tuta : Bonne soirée. 

Voilà, à présent que vous savez parler un peu quichua, nous pouvons continuer. Vous pouvez vous réveiller les flemmards endormis ! Au-delà de la langue, que j'avoue je ne comprenais pas, ils ont aussi une culture vraiment particulière, qu'ils ont préservé, aussi peut que ce faire ce peut (alors là, j'ai un gros doute sur l'expression que je viens d'employer... Maman orthophoniste?). Déjà, il est vrai qu'ils ont ce contact avec la nature, que tous les gens de la ville ont perdu. J'avais l'impression d'être une empotée quand des enfants de 6 ans pouvaient faire ce que je ne parvenais à faire, malgré toute ma volonté ! Ils connaissent les plantes, celles qui guérissent pour tel ou tel maux, savent quels graines se mangent, lesquels sont empoisonnées, savent utiliser la machette très jeunes (enfant, quoi !), alors que moi, rien que d'avoir cet énorme couteau entre les mains, je sentais des palpitations. Ils sont gloablement assez pauvres, et se nourrissent majoritairement de ce qu'ils trouvent en forêt : plantations de yuca, bananes plantains et bananes sucrées, et riz qu'ils achètent. (oui, j'ai mangé ça pendant 2 semaines, matin, midi, et soir ! Même si c'est un peu lasant - le plus dur étant au petit déj - j'avoue qu'ils ont différentes manières de cuisiner. Et que par exemple, les bananes grillées au feu de bois, ça a un goût incroyable). 

Ils font encore la chicha, cette boisson... Kichwa : après avoir fait cuire la yuca (bouillie), ils la mettent dans un grand plat (je n'ai vraiment pas de traduction en français pour ce grand plat... Photos juste après!), l'écrasent avec un espèce de mortier, et après... La mastiquent. Ce sont les femmes qui s'occupent de la mastication, et j'y ai moi même participé. C'était une expérience : la première fois, tu te dis, bon, ça va être comme un chewing gum, pas de problème. Sauf que la yuca, c'est pas du tout comme un chewing gum et ça se défait dans la bouche ! Un peu surprise, je sentais la pâte qui commençait à descendre dans mon oesophage... ALERTE, J'ETAIS EN TRAIN D'AVALER ! Bref, je me suis bien concentrée, et j'ai fini par y arriver, mais avec à chaque fois, la peur d'une nouvelle alerte. Selon Domingo (le papa, au cas où vous avez oublié), il faut la mâcher environ 1 minute. Du coup, après la minute, quand tu la recraches, hé bien, ça aurait pu être digéré sans problème, pas de risque de gros morceau ! Je dirais qu'un tiers de la yuca est mastiquée, puis mélangée, et enfin mise dans des gros pots. Même si à la fin, j'ai eu un écoeurement assez fort contre la yuca (et le lendemain au petit déj... YUCA ! Là, ça a été l'effort de ma vie pour réussi à la manger... Je vous passe les détails.), j'ai trouvé ces moments de mastication (4 fois en deux semaines, je ne comprends pas comment ils font pour avoir une telle consommation, vous allez voir la quantité de yuca à chaque fois dans la photo suivante... PATIENCE...) très conviviaux, et ça m'a plu. Même si les filles râlaient pour le faire ("maman, j'ai pas envie de mastiquer...". Je croyais entendre un certain augustin : "maman, j'ai pas envie de mettre le couvert...")... 

Après la mise en place dans les pots, la chicha est prête pour la consommation, il suffit de mélanger une poignée avec de l'eau ! La salive a un pouvoir de fermentation (augustin, je sais que je n'ai pas été sympa pour le couvert, mais ne viens pas me poser des questions scientifiques, sinon je suis foutue!) et du coup, au bout de 3-4 jours, il y a une présence d'alcool, qui est plus importante plus le temps passe. Nous reviendrons sur ces vertus plus tard (oui, l'article est loin d'être fini!). Quelques photos avant que vous ne vous ennuyiez trop : 

P4220515

Là, je fais genre je vais utiliser le mortier... Judith à gauche, avec sa fille Aymar, et alisson de l'autre côté. Au milieu, le plat de chicha en train d'être mastiqué par nos soins ! 

yacu-Tena (16)

Là, c'était une autre fois (un week end) dans une autre communauté, en train de boire la chicha... (oui, je suis en sueur, on avait fait une journée de vélo ! Vous aurez peut être plus de détail sur cette excursion dans un autre article...) Je ne vais pas conserver le mensonge plus longtemps : je n'aime pas trop la chicha. Ca a un goût très fort... Bon, je me dis que peut être je n'aime pas car psychologiquement, je sais que ça a été mâché (même si j'ai participé, ça fait bizarre). 

Mis à part, la chicha, et la culture kichwa, je souhaiterai revenir un peu sur mon expérience (désolé pour vous) : déjà, je me suis très bien entendue avec les enfants. J'ai appris à faire de la peinture pour tatouages avec une graine, et cela part en 4-5 jours. Les kichwas l'utilisaient pour le visage; autant dire qu'on était couverts de tatouages ou presque (j'ai même bronzé avec la marque pour vous dire). 

J'ai pu ainsi voir des côtés vraiment positifs, des tas de choses que l'on devrait apprendre de leur manière de vivre; notamment l'absence de gaspillage. Après avoir tué et plumé une poule (la mère me dit : "tu as déjà mangé de la poule?" Je réponds : "évidemment!" Jusqu'à ce que je me rende compte qu'en fait, elle entendait : une poule vivante... Et non, j'avais jamais vu), nous l'avons mangé. Eh bien, l'intérieur des os (vous pourrez faire le test), se mangent ! J'ai donc appris à manger l'intérieur des os de poulet, le poisson presque jusqu'aux arètes... Egalement, leur proximité avec la nature est évidente, et il serait bon de temps en temps qu'on s'en souvienne, nous qui vivons en ville.

Cependant, je ne dirai pas que j'ai vu que des choses positives, et c'est en cela que mon voyage dans la communauté a été passionnant.

Déjà, sur les 16 enfants, comme je l'ai dit, j'en ai connu vraiment 4. Et c'est vrai, que le nombre d'enfants qu'ils ont, ça fait bizarre : la mère a eu son 1er enfant à 14 ans (oui, je radote!), la fille de 17 ans a déjà une fille de 1 an et 1/2, celle de 23 ans a deux enfants et est probablement enceinte. Autant dire que tous les enfants me demandaient pourquoi je n'étais pas mariée et pourquoi je n'avais pas d'enfants ! Les enfants sont beaucoup plus livrés à eux-mêmes, c'est la grand mère qui s'en occupe majoritairement et globalement, on leur dit : "mange, bois, dors", pas plus, pas moins. C'est vrai que pour la petite française que je suis à qui on apprend qu'il faut passer un peu de temps avec son enfant, lire des histoires, jouerou que sais-je, ça fait drôle. Mais bon, cette vision que j'ai vient de ma vision d'occidentale, qui peut être critiquée... 

Au niveau de l'environnement aussi ; comme je l'ai déjà dit, c'est vrai que dans les traditions des kichwas, il y a un respect de l'environnement, la "pacha mama", de la terre, de la nature. Mais, j'ai quand même eu l'impression d'une communauté prise en étau entre ses traditions et la mondialisation qui la touche, malgré tout. Je ne parle pas des peuples en isolement volontaires, qui n'ont aucun contact avec le monde actuel, mais bien de ces communautés où les enfants vont au collège dans une ville à côté et où peu à peu l'occidentalisation arrive. J'ai parlé avec une ado qui rejetait complètement la culture kichwa; au niveau des déchets, ceux-ci sont souvent jetés par terre (je parle des déchets plastiques, achetés à la ville). 

Enfin, les trois derniers jours, c'était la fête de la communauté ; cela arrive une fois par an. Le jeudi soir, c'était l'élection de la Reine de la communauté, avec présentation de différentes danses quichua en habits traditionnels (vous aurez quelques photos, paniquez pas); le vendredi, il y avait différentes épreuves, sportives et autres, et je suis partie le samedi, jour de la grande soirée. (bon, ok, je vous donne les photos tout de suite, avant les explications, sinon, j'y sens que vous me suivrez plus!)

yacu-Tena (24)

yacu-Tena (29)

Vous voyez donc là les différentes candidates (une pour chaque quartier de la communauté) en train de danser pour se faire élire reina. Bref, lors de ces jours de fête, les hommes boivent mais énormément. Alors, bon, c'est vrai que c'est qu'une fois dans l'année; mais, vraiment, certains ne tiennent plus debout. Les femmes sont beaucoup moins ivres; j'en ai vu qu'une, et c'était de l'ivresse mesurée. Celles-ci vont plus récupérer leurs maris. Les bières arrivent par camion; chaque famille en achète beaucoup, afin de les revendre à la soirée. Ce qui fait le plus bizarre, c'est que les enfants assistent à ça. Cette ivresse m'a fait penser à l'autre fête indigène que j'avais vu... Enfin, l'alcool est loin d'être un pb indigène, n'exagérons rien !

Voilà, je crois que j'arrive au bout. Après cette fête de la communauté, je suis rentrée à Quito... J'ai oublié des milliards de chose, mais expliquer deux semaines, c'est pas facile... Le manque d'ordre chronologique me perturbe ! Vous aurez peut être aussi quelque chose sur le week end, qui était vraiment chouette. 

Bisous à tous !

12 avril 2013

Cuyabeno - Wahou

1er avril

Le manque de nouvelles "fraîches" ayant été dénoncé par certain(e)s dontilnefautpasprononcerlenom, j'essaie cette fois d'écrire en rentrant tout juste de voyage ! Car je suis arrivée ce matin à 6h, et qu'il est 17h40, vous avouerez que c'est pas mal... 

Je suis partie mercredi dernier au soir, pour... Lago Agrio ! Commençons par un peu d'histoire : cette ville est une ville née du pétrole. Elle est donc toute récente (après les années 60), n'est pas vraiment belle, sa seule histoire étant un ciné transformé maintenant en Eglise. (quels opportunistes hein ?! ;)) Son nom "Lago Agrio" n'est pas son vrai nom, mais tout le monde l'appelle comme ça, même dans les gares routières, il y a toujours marqué Lago Agrio. J'entends d'ici la question qui brûle sur toutes vos lèvres... Mais alors POURQUOI l'appelle t-on Lago Agrio, et pas Nueva Loja, son vrai nom ? Si vous avez bien suivi ma démonstration (retour des maths dans cet article, mon dieu, je deviens folle), cette ville est née à cause du???? Pétrole, en plein dans le mil !! Du coup, son nom vient de la compagnie Texaco, qui est la première à avoir exploité le pétrole là bas dès 1964, car cette compagnie est née dans une ville aux USA (genre la fille qui écrit USA pour faire style elle parle anglais... Pourquoi pas les States tant que t'y es???) appelée "Lake Sour", ce qui donne en espagnol "Lago Agrio". Et en français me demanderez-vous ? Hé ho, vous avez le dico à côté, il n'attend que vos jolies mains pour être ouvert ! 

Voilà pour la page d'histoire. Maintenant que tout le monde est bien endormi, je peux commencer mon histoire. Comme il aurait été trop simple que j'arrive à Lago Agrio ou Lake Sour, ou ??????????? (traduction française à chercher) d'une manière classique, j'y suis arrivée en patins à roulettes !!!! (poisson d'avril mouahahaha! C'est drôle, non?...)

J'y suis donc arrivée en... bus, après une nuit en bus. Ah oui, le but de cette visite était d'aller dans une réserve naturelle en amazonie, nommée Cuyabeno (vous aurez plus de détails sur ce nom par la suite, ne vous faites pas de mauvais sang! Les pauses cultures ne vont pas manquer, je le sens!) avec notamment mes copains du Quilotoa, et pour cela, je devais passer par Lago Agrio. J'y étais donc arrivée un jour avant, pour me reposer un peu, passer une vraie nuit (car les nuits en bus ne sont jamais vraiment vraies malheureusement...). Mais... SURPRISE ! Dans le bus, mon oreille me faisait mal... Un peu... Beaucoup... Passionément... A la folie! J'ai donc eu la joie d'arriver à 5h du matin à Lago Agrio, complètement sourde... Moi qui m'était vantée de ne pas encore être allée chez le médecin en Equateur, me voilà servie ! Je dors un peu, puis avec un de mes copains du Quilota (je ne dis plus nouveau car maintenant... Ils ne le sont plus!) qui ne travaillait pas par chance, nous allons chez le médecin. Les médecins de Lago Agrio ne sont vraiment pas réputés pour leur qualité, il est de coutume de dire là bas que si tu fais 3 analyses de sang chez 3 médecins différents à cause de la fièvre, l'un va te dire que c'est le paludisme, l'autre la dengue, et le troisième le soleil ! Enfin, bon après, on m'a toujours dit de ne pas croire les rumeurs... 

Bref, ce médecin détecte, ooooh surprise, une otite ! (otitis en espagnol, bien mignon) Mais, comme ça aurait été encore trop simple de prendre juste des médicaments, j'ai eu le droit à deux injections, une dans chaque fesse ! Bah, je peux vous dire, que c'est pas le truc le plus agréable du monde... 

Bref, près cette épisode "Clémence est malade et a besoin de le dire au monde entier" (car oui, vous êtes le monde entier sachez le!), je raconte le voyage, un peu de patience nom d'un chien ! (il y a beaucoup de chiens à Lago Agrio, ou Lake Sour ou ???????? - faut que j'arrête le comique de répétition) Nous partons le vendredi matin, après un déjeuner offert parce qu'on a payé 150 dollars, et hop 2h de bus. Là, j'avoue que quelque chose fait très bizarre et donne mal au coeur (non, ce n'est pas le petit déj du matin!) : ces pipelines qui traversent tout. Elles ont été présentes du début des 2h, à la fin des 2h. Et quand tu sais le nombre de fuites qu'il y a, tout ce que cela a détruit, des peuples, la nature, tu ne les regardes pas comme le petit tuyeau de Châteauroux (car oui, ça se ressemble). Tu te rends un peu compte de ce qu'il y a dedans, et à quel point tout cela est une folie. Bref. 

Nous arrivons au registrement du ministère de l'environnement... Bim bim, et maintenant 2h de barque ! Il faut préciser que pendant ces 3 jours, on a passé beaucoup de temps en barque, et que même quans j'étais sur la terre ferme, je me sentais sur un bateau... Assez étrange.

Nous arrivons enfin au Lodge, lalala, on mange, puis départ pour la lagune... Ah oui, entre temps, on a vu : un anaconda, un paresseux, des singes, beaucoup de singes, et beaucoup d'oiseaux. Rien que ça. Je n'ai pas vraiment de photos de ces animaux, non pas car je suis une mauvaise photographe, mais parce qu'ils sont pas faciles à prendre en photos ! Enfin, en voilà 2 :

P3290223 retouch

P3290240

Bref, nous partons pour la lagune, et là, vous allez comprendre le titre aka Cuyabeno - Wahou... C'était wahouuu ! Jusqu'à que le guide nous dise qu'en quichua (je crois, j'avoue, pas sûre de la langue!), Cuyabeno signifie Wahou ! Du coup, la blague de tout le week end (héhé, on est des petits blagueurs) c'était de dire CUYABENOOO ! au lieu de WAHOOOOU ! Ah oui, au fait, j'étais qu'avec des gens qui travaillent avec les réfugiés : 3 avec le HCR (deux équatoriennes, le maltais cité précédemment), et les autres avec d'autres organisations (deux italiens et le colombien cité précédemment). Ca c'est pour me la péter, genre j'ai des amis importants hahaha ! 

Quelques photos. Pour précision, ces photos sont de mon appareil qui n'est pas très bon (je peux vous dire le modèle, mais bon, cel vous intéresse t-il?), mais c'est les seules que j'ai. Cela ne rend pas vraiment de comment c'était mais donne une idée. Ah et on s'est baignés dans la lagune, et sachant qu'après on a vu un caiman, et qu'on a pêché des piranhas, on s'est dits qu'on était bien trop zinzins ! Presque des héros finalement... Je pense qu'on devrait faire une statue à mon nom tiens... Elle s'appelerait "A la mémoire de la plus grande Clémence de tous les temps..." En toute modestie bien sûr !

P3290245

P3290276

 

P3290277

 J'ai voulu mettre 10 photos de coucher de soleil, je ne m'en lasse pas, mais je me suis rendue compte que vous pourriez vous en lasser... Aussi ai-je fait une division e 2,5 ou 2,6 ou 2,7 ou... S'il vous plait, les scientifiques, aidez-moi ! Enfin, en voilà 3, peu importe en fait... 

Le 12 avril

Nous continuons donc (oui, c'était un voyage sans pause, nous sommes des héros je l'ai bien dit !) et nous allons faire un tour de nuit avec les insectes... Bon là, je n'ai pas de photos, une histoire de qualité d'appareil que j'aurais peut être évoqué et qui m'empêche de prendre des photos la nuit, mais les héros que nous étions n'a pas survécu à cette épreuve... Les fourmis nous montaient dessus (bon, ok, que jusqu'aux genoux), et nous piquaient quand on les enlevait (et je vous jure que la nuit en pleine forêt amazonienne, nous ne voyions plus les fourmis comme des petites bêtes innocentes, mais bien comme des immenses monstres prêts à nous sauter dessus!), y'avait des araignées énormes partout (d'accord, elles faisaient des jolies toiles, mais bon... Ca reste des araignées!), le guide nous dit de faire attention là où on met les pieds à cause des serpents, on voit une grenouille toute jolie, toute mignonne (je suis une nouvelle planète... Quelqu'un a saisi?), mais qui est vénéneuse... Et là, tu te sens juste la personne la plus vulnérable du monde face à la nature, avec ses règles. Bref, c'était bien drôle, tout le monde (sauf moi bien sur!... Crédible?) était sur ses gardes, sursautait tout le temps, y'en a même un qui a crié... Bref, nous écourtons la balade et rentrons vite dans notre lodge sécuritaire, que je vous présente :

P3290226

Sécuritaire, c'est vite dit ! En effet, rentré dans notre cabane, on entend des acclamations... Mais qu'est-ce que ça peut bien être ? Nous sortons, téméraires que nous sommes, sûrs d'être à présent en sécurité... En réalité, il y avait un caïman sous notre cabane (car ça se voit pas, mais y'a de l'eau sous certaines...). Lodge sécuritaire ? En tout cas, c'était impressionant (oui, je peux être impressionnée, je vous jure!) Mais, je rentre dans ma cabane sereine en me disant que "il ne peut plus rien nous arriver d'affreux maintenant", quand soudain, je lève et... UNE TARENTULE ! Bon, là c'était un peu trop pour moi, et un son est sorti tout seul de ma bouche, sans que je ne le commande... Réflexe de survie, ah non pas à cause de la peur hein!

Bref, la soirée arrive, nous mangeons (capital), nous jouons notamment au loup garou (j'ai été le loup, et j'ai perdu... Trop injuste), dodo, et puis lever à 5h30 ! Bon, comme pas de pause (car nous sommes des hé... Ah vous avez compris ? Pardon, on m'a toujours appris qu'il fallait répéter, répéter, et répéter certaines choses!), et malgré la pluie, nous partons en canoé pour aller voir les oiseaux et autres choses. Malheureusement, je ne pourrais vous résumer la balade, car mon cerveau était vraiment en pause cette fois, et que le seul souvenir que j'en ai est mon réveil qui sonnait, sonnait, sonnait... Mais pourquoi personne ne l'arrête bon sang?! 

Nous rentrons prendre le petit déj, et repartons (pas de paus... Ah ça aussi vous le savez ? Vous avez pas la mémoire mal lunée vous alors!) pour aller visiter une communauté indigène. Nous marchons dans la forêt (là encore, très concentrée sur mes pieds... Hé ho, je suis pas peureuse, mais les aventures de la veille m'avaient mis en garde!), et nous voyons des fourmis, les plus grosses d'amazonie, qui peuvent donner 40 de fièvre pendant 3 jours (une broutille, on est d'accord)... Enfin, charmant ! Mais nous goutons aux fèves de cacao, enfin le fruit qu'il y a autour du noyau, c'est assez acide, mais pas mal. Nous arrivons à la communauté, nous sortons la yuca de la terre (=manioc pour les français francophones), nous voyions comme une fille qui a 10 de moins que nous ou presque y arrive beaucoup mieux (ridicules nous? Noooon), nous l'aidons à la préparer et nous obtenons une pâte de yuca, c'est pas mal ! Quelques photos d'illustration : 

P3300302

P3300305

P3300309

Petit cours de cuisine (ça c'est parce que je suis jalouse de Marie qui, malgré nos liens de parenté sait faire la cuisine, ce que je ne sais pas faire... Vengeance ? Mais nooon, je rigole!) : après avoir épluché la yuca, l'avoir rapé (je vous jure que ça fait mal aux bras, malgré le fait que je sois une sportive hors paire!), on le met dans ce truc tressé (dsl, j'arrive pas à trouver d'autre nom pour définir aussi bien cette chose...), et en l'attachant sur une barre, il faut le faire tourner pour en faire sortir le jus de la yuca, qui serait toxique. Puis, on la met dans une espèce de grande poêle (de la même manière, aucune idée du nom! Quoi, vous êtes en train de dire que je n'ai pas de vocabulaire ?! Je voudrais bien vous y voir hein...) et voilà le résultat : 

P3300316

Pas mal non ?! 

Enfin, nous mangeons un bout, achetons quelques bracelets aux enfants qui nous vendent leur création, et repartons... Un petit tour de barque, et nous voilà de retour ! Nous repartons car pas de ??? (on va faire des textes à trou maintenant... C'est cool non ? Ca vous plait pas ? Ah bon... Je suis une artistes incomprise...), faisons un tour en barque, allons pêcher des piranhas (enfin, seul un enfant qui vit là bas y arrive, nous, malgré des efforts répétés, ce fut un gros échec... Ils sont fourbes, mangent la viande et puis se font pas attraper ! - Oui, je nous trouve des excuses !), et nous voyons une loutre ! Je n'ai pas de photos, Andrew (cité dans un autre article) en a (c'est un peu le reporter photo en fait), mais je les ai pas encore parce que j'ai la flemme d'installer dropbox... Oui, ma vie est passionante ! Donc, encore une fois, l'imagination est mieux... Et puis, vous aurez quelques surprises en août comme ça ! 

Nous parvenons cependant à esquiver le tour de nuit, au vu du souvenir de la veille et rentrons donc plus tôt au lodge... (et qu'on arrête de nous traiter de peureux, je vais finir par m'énerver hein!)

Dodo et lever à ???? (d'accord, je fais pas de textes à trous si vous aimez pas... Pff, la loi de la démocratie, c'est fatigant parfois!), nous voyons alors des dauphins d'eau douce (encore pas de photo... Ca en devient lassant, hein?!), mais on les voit pas beaucoup parce qu'ils ne sautent pas, et qu'ils sortent juste un peu pour respirer. Espèce en voie de disparition d'ailleurs (un peu de sensibilisation à l'environnement, ça fait pas de mal!). On voit aussi et toujours plein de singes et d'oiseaux de toutes sortes, des bleus, des blancs, des rouges (ok, blague pas drôle). 

Puis, petit dej, et retour à Lago Agrio avec les 2h de bus, où nous ne faisons rien... Ah si j'ai appris à jouer à un jeu de Quito, appelé la Quarante ! Ensuite, nouveau bus de nuit, et zioouuup, Quito ! 

Hé oui, faut bien une fin... Revenant d'Esmeraldas, repartant demain à Puerto Lopez (sur la plage aussi) et puis en Amazonie pour 15 jours près de Tena (là, vous avez plein de trucs à regarder sur la carte d'un seul coup ! Je vous fait gagner du temps car le temps c'est de l'argent, ou de l'amour, ça dépend des gens), donc vous n'aurez pas tout de suite de mes nouvelles... Un peu de vacances ne vous fera pas de mal, je vous sais tout pâles ! (bon, c'est aussi peut être à cause de l'hiver qui à ce que l'on dit serait infinissable, je vous l'accorde). 

Bisous à tous !

PS : je viens de me relire, et je ne sais pas si je suis compréhensible... Je l'espère !

 

 

 

Publicité
Publicité
26 mars 2013

La Colombie, les FARC et... Nous!

Comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, une semaine après, un nouvel article ! Et pas n'importe quel article... LA COLOMBIE ! Article promis quelques dizaines de fois, le voilà, tout nouveau, tout frais ! Des fois, j'aimerais bien être vous...

Il reste cependant un léger, mais alors tout petit problème... C'est que la Colombie, c'était il y a plus de 3 mois... Alors bon, je sais que vous avez vu par le passé que ma mémoire était infaillible, et que vous réviez d'avoir la même (ne mentez pas, je lis en vous comme dans un livre ouvert ! Merci les références du collège qui ne partent pas... Je n'oserais même pas citer cette chanteuse qui chantait ca, il y a de looooooongues années !), il se peut que je déforme, que je reforme, que je mente par oubli, ou toutes ces choses. S'il vous plait, ne me faîtes pas un procès, je ne souhaiterai pas "déshonnorer la justice"! (ca, c'était juste pour vous montrer que je suis à la page au niveau de l'actu francaise, équatorienne, mais aussi indienne et... Bon, ca va, je sais que je suis un peu prétentieuse aujourd'hui ! Je me demande d'ailleurs pourquoi mes chevilles sont en train d'enfler, c'est symptomatique de quelle maladie, ca ? J'ai peur !). 

Bref, revenons à nos moutons (à nos papillons) : la Colombie. Bon, nous avions décidés avec cette chère Constance G. de partir à Cuba. Après avoir regardé les prix, on s'est dits que la Colombie c'était pas mal aussi ! Nous sommes donc parties, un joli matin de décembre (NDLR: les saisons sont pas vraiment existantes, donc ici dire un "joli matin de décembre" serait une équivalence de "un joli matin de printemps" !), prendre un bus pour aller à la frontière. Cette zone est considérée comme ROUGE par le ministère des affaires étrangères, ce qui signifie en langage courant : zone formellement déconseillée. Mais bon, nous rien ne nous fait peur mouhahaha ! (en vrai, la situation s'est vraiment apaisée et le site est vraiment pas à jour ! La faute de la guerre au Mali ca encore ! - il existe un lien entre les deux phrases précédentes, saurez vous le trouver ? RECOMPENSE ASSUREE) Bref, nous partons, passons la frontière, lalalala, deux colombiens nous guident pour la passer... Oui parce que, c'est un MICMAC incroyable ! Si je devais faire une comparaison, ce serait le RER A un jour de grève. Bon, en fait, c'est peut etre un peu exagéré... Alors, le boulevard du jeu de paume un matin à 8h !  Ou plutôt, un premier jour des soldes ! Enfin, en gros, c'est une attente, une incompréhension (mais où est-ce qu'il faut faire la file, nom de Dieu ??!!), des policiers un peu partout, des passeports sur tout le monde - excepté les FARC qui rodent bien sur ! Mais nooon, je blague, y'en a pas ! Bref, nous passons tranquillement... Ah, oui, une précision : le nord de l'équateur, ainsi que le sud de la colombie, c'est pauvre. Nous arrivons donc à la ville à la frontière de la Colombie, nommée : Ipiales. Petite photo d'illustration : 

 

PC230605 retouch

Bref, donc nous sortons d'un bus pour en prendre un autre (je me rends compte à chaque fois que je me relis, que j'ai une fascination pour les mots : "Bon" mais pas dans le sens "Aaaaah, c'est bon!" malheureusement et le mot "Bref". Peut etre ai-je trop regardé Canal plus ?) 

Lalala, 10h de bus et nous voilà à Cali ! Non non, je vous calme toute de suite, je n'ai pas rencontré Cali, je ne suis pas allée à un de ses concerts, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit ! Hé ho, un peu de calme ici !! J'arrive donc à Cali, et pas chez Cali, et là, on devait rejoindre deux copains à nous de l'université, mais personne à l'horizon... Nous attendons, attendons, attendons, puis nous décidons de partir trouver un hôtel. Cali n'est pas la capitale (car, comme on le sait tous, la capitale est ??? Allez, j'attends la réponse et je n'entends rien ???) mais selon wikipédia, il y aurait 2 319 684 personnes... C'est à dire plus que Quito, la capitale cette fois !! Sachant que nous n'avions ni guide, ni plan, nous demandons un hotel au taximan dans un quartier qu'on avait déterminé avant, réputé résidentiel et tranquille. Lalala, nous arrivons et... Nous sommes le 24 au soir ! Nous fêtons donc Noël (pas de dinde ni de buche, mais une bonne tarte aux poireaux...), et puis comme c'était la féria et que nous finissons par retrouver nos amis fantômes (qui ne s'appellent pas vraiment fantômes hein, ne vous méprenez pas!), nous allons à la féria. Photos s'iouplait ! 

ah oui, juste pour précision, le jour où ont été prises les photos étaient le jour du défilé avec les chevaux... Sachant que cheval = riche - car vous le savez bien : tout ce qui est rare est cher. Un cheval pas cher est rare. Donc un cheval pas cher est cher ! Hahaha, ce que c'est drôle ! Bref, cette démonstration était là pour dire : les gens ayant un cheval pas cher, mais cher, étaient riches. Ce défilé a donc la réputation d'être un défilé de narcotraficants car (je me sens vraiment d'humeur matheuse aujourd'hui, hmmm vive les démonstrations, les théorèmes de Thalès, de Pythagore, et les logarithmes népériens ! - les seules choses dont je me rappelle a vrai dire... D'ailleurs, il y a une de ces blagues très drôles, avec Logarithme et ne paie rien, sisi, je vous jure, ca PEUT faire rire !) : narcotraficants = trafics de drogues = cher = argent = riche. Logique, non ? 

Bref, je me tais je me tais ! Enfin, je ne parle pas hein ! Je dis je me tais, mais en fait il faudrait dire : je me tais d'écrire ! Parce que si je dis "je me tais" alors que je ne parle pas, que vais-je dire le jour où je parlerais et qu'il faudra que je me taise ? Olalala, je m'arrête où je vais encore perdre mon latin, mon espagnol, mon francais, et mon anglais ! (bon, d'accord, celui la, je ne l'ai jamais vraiment eu...) 

Bref, photoooooos ! (en espagnol : foto !)

PC260658

PC260665

 

Comme vous pouvez le voir, on était pas tous seuls ! (euphémisme?) 

Bref, après un petit séjour à Cali, où nous avons vu un écureuil de près et des faux chats dans un parc (un séjour passionant !), nous repartons pour... Popayan ! Un apercu des chats et écureuils au cas où certain(e)s en douteraient ! 

PC260614

PC260653 retouch

 

Bon, il y a eu un peu de zoom pour l'écureuil hein, mais mine de rien mine de crayon, j'étais près ! 

Bref, Popayan c'était cool, sauf qu'on était dans un hôtel où y'avait plein de cafards (mais 3 dollars la nuit, record à battre !), puis je n'ai pas de photo, pas grand intérêt sauf que... Ah oui, j'a acheté des trop belles boucles d'oreilles ! Enfin, je crois que ca non plus ca n'a pas grand intérêt, mais je savais pas quoi dire.. 

Puis, lalala, on repart vers Pasto ! AH oui, une carte aurait peut etre été utile ici, mais comme je sais que vous consultez tous vos atlas grace a mon blog, je ne souhaiterais pas vous faire perdre cette bonne habitude... Et oui, faut pas que ce soit toujours les memes qui travaillent ! (phrase entendue réentendue, réréentendue, alors j'avoue je ne me suis pas privée pour une fois, de la dire au lieu de l'entendre ! Une vengeance savamment manigancée...) 

Nous arrivons donc à Pasto, et ho ho ho (géant vert), nous partons pour une lagune ! (Laguna si vous souhaitez vous espagnoliser un peu,... D'accord, je l'ai déja faite celle là!) C'est fou le nombre de lagunes que j'ai visité en Amérique Latine ! 

Quelques photos pour vous rendre compte ! 

PC280703

Bon là, c'est la vue d'en haut, comme vous pouvez le remarquer... D'en bas, ca donne, un petit village, avec de l'eau autour haha... Ah oui, et c'était la fête de l'eau, donc tout le monde se jetait de l'eau, petits et grands ! Et moyens aussi, ceux-là étaient pas oubliés, vous en faites pas.... 

En bas, quelques photos : 

PC280683

PC280684 retouch

PC280694

Après cette lagune, nous avons passé une petite nuit à Ipiales, et puis, zou, direction Quito ! 

3 mois après, vous avez donc mes quelques souvenirs de Colombie. En espérant que vous n'êtes pas trop décus, après toute cette attente !

J'ai aussi mis beaucoup de photos, mais c'était pour compenser les faiblesses de ma mémoire, qui est en train de perdre des neurones ! (j'ai 21 ans... La fin de production des neurones... Bientot, je ne pourrai meme plus entendre les ultra-sons ! Mon dieu (je l'évoque souvent celui-là tiens), ce que les choses passent vite.. (genre la nostalgique))

Sinon, pour vous renseigner sur mon prochain programme : je pars jeudi matin pour l'Amazonie (réserve du Cuyabeno, une réserve naturelle en Amazonie!) avec mes copains rencontrés par coincidence au Quilotoa... Car vendredi : férié ! Un pont était tombé (ATTENTION: pas dans le sens "ils nous ont fait tombé un pont de jours fériés", ça aurait été trop beau... Cette phrase est bien dans le sens : "Un pont sur une rivière est tombée!"), du coup il fallait faire le tour entier de l'équateur ou presque (=13h de bus), maiiiiis ils ont mis un pont de substitution ces petits malins ! Du coup, le trajet est divisé par deux, c'est quand meme bien stylé... Je suis déja partie en amazonie, mais vous aurez peut etre les deux d'un coup, rendez vous compte ????! 

ENfin, je me tais d'écrire, et je vous souhaite de joyeuses fêtes de Pâques ! 

13 février 2013

Carnaval !

Boum boum, je rentre de voyage, et je me jette sur l'ordi pour tout vous conter ! (j'avouerai que j'ai sauté quelques voyages, mais comme pour la colombie, je vous promets qu'un jour vous aurai des plus amples nouvelles...). Que demander de plus ? 

Bon, pour la première fois sur ce blog, je suis obligée d'effectuer un préambule, car j'ai peur de la santé de quelques personnes sensibles: maman, ne t'inquiète pas, je suis rentrée en vie, papa, ne fais pas d'infarctus, c'est pas de ton âge. Cette précision étant faite, je peux tout vous écrire. (enfin, tout tout, faut pas pousser mémé dans les orties hein! - encore une expression qui ne sert à rien... Mes grands parents ne s'appellent même pas mémé et pépé, donc c'est vraiment inutile. Je profite de cette parenthèse pour passer le bonjour à mes grands parents d'ailleurs, j'espère que vous allez bien ? Je pense que... Ca vaaaa, je reviens à mes moutons, faut pas s'énerver!)

Bref. Vendredi s'offrait devant moi 4 jours vides, 4 jours fériés où je pouvais faire n'importe quoi. Comme c'est en faisant n'importe quoi qu'on devient n'importe qui, je me suis jettée (deuxième fois que je me jette, vous remarquerez) sur l'occasion ! 2 couples m'avaient proposé de venir avec eux (dont un à un mariage héhé), mais je n'avais pas très envie de passer mon week end avec un couple (si un de ces deux paires de personnes se reconnaissent, je les remercie chaleureusement pour leur proposition qui m'a touchée!), et puis, j'avais un peu envie de me prouver que je pouvais partir seule. (ouille, maman, je sens ton pouls qui s'accélère... Serait-ce toi qui va nous faire un infarctus ? J'en perds mon latin!). Sûrement un truc d'ado atardée, mais j'avais décidé quelque chose, et je voulais le faire. 

Mon programme était le suivant : aller samedi au refuge du Cotopaxi (un volcan à 5800 dont je vous ai parlé précédemment... Je compte sur vous pour retenir les infos, parce que je ne pourrais pas toujours être là pour vous aider hein!), puis dimanche partir du refuge à 4800 quelque chose comme ça, aller à la lagune du Quilotoa (une lagune près du cotopaxi, vous l'aurez compris), et rentrer lundi... Globalement, ceci était le plan. 

Sauf que j'appris entre temps qu'on pouvait aller au coto (héhé, je suis dans le mouv) en train ! Olaaa, j'entends vos rires d'ici... "En train ? Mais quelle différence avec un bus ?? Et c'est plus cher, et ça met plus de temps? Mais qu'as tu dans la tête ma fille ?" - bon, cette dernière phrase ne pourrait être dite que par une personne, je vous l'accorde.TARATATA ! On n'est pas en france les cocos ! (pas dans le sens communiste hein, je n'oserai définir vos idéaux...) Ici, le train c'est un truc exotique, puisqu'il n'existe quasi pas, seulement sur des lignes touristiques, qui avancent à deux à l'heure. Par peur de contredire les professionnels du train qui doivent me lire, je m'arrêterai ici sur la description du train en Equateur... 

Donc, je pars vendredi après les cours acheter mon billet de train. Ayant eu cours à 7h15 (du matin, je vous jure), mes jambes et ma tête préféraient prendre un bus. Je monte donc dans un bus, et là, oh SURPRISE ! Une fille de ma classe. On se met à discuter (je crois que je vais essayer de couper dans les détails, parce que je n'ai toujours pas commencé à raconter le voyage, et déjà mes mains deviennent douloureuses...)... Et là, quand elle apprend que je pars seule au coto, elle décide de m'accompagner, juste faire l'aller retour en train ! On passe dans le bureau de son père et son frère... Et là, je me fais accueillir comme une reine, on me donne leur carte de visite, son père sort un bouquin vieux de jenesaisquand avec des infos sur la france : "Oh oui, *****mètres carrés... Oh oui ça fait deux fois l'équateur ! Et dis moi, l'Etat est unitaire et fédéral ?". Ah oui, j'avais oublié de préciser qu'ils sont avocats... Après avoir béni sciences po de m'avoir permis, pour une fois, de ne pas passer pour une demeurée, nous repartons. Là, nous achetons des billets, mais de Machachi (un village à 1h de quito), jusqu'au Boliche, près du Cotopaxi. (la raison de ce changement est assez inimportante, et je vous rappelle que j'ai décidé de couper les détails!)

Bref, après midi - nuit - matin ! 

Nous devions nous rejoindre à 8h.. Mais, voyons si vous avez retenu la leçon... Les équatoriens sont-ils à l'heure ? Bref, j'attends plus d'une heure quasi sous la pluie (oui, je suis à plaindre), quand enfin diana et sa soeur pointent le bout de leur nez... Nous prenons vite le bus, nous courrons à Machachi, car nous sommes en retard pour le train... Mais le train a aussi du retard ! Pire que la SNCF ! Nous rencontrons un groupe d'étrangers (globalement de République Dominicaine, et Colombie, je me rappelle plus les autres), nous montons dans le train. Une petite photo pour illustrer (je sens qu'une pause lecture ne va pas faire de mal!)

P2090002

Donc petit trajet en train, très pittoresque, avec explication des traditions sur les montagnes... Je voulais vous montrer une image du temps, mais l'ordi refuse de charger la photo, je m'énerve, alors tant pis, vous ne saurez pas! Mais l'imagination est bien mieux, n'est-ce pas ? 

Le 17/02

Bon en fait, vous l'aurez compris, j'ai lâché l'écriture... Mais, grâce à ça, vous saurez que Rafael Correa a été réélu président au premier tour en Equateur ! En direct live ! (et qu'ils interdisent la vente d'alcool 3 jours avant les élections!)

Bref, pour reprendre le récit de notre voyage, du fait du temps, nous partons pour ambato où il y a le carnaval le lendemain... Comme plus de bus, nous faisons un espèce de stop, et finalement nous arrivons à Latacunga puis bim, à Ambato ! Sauf que les 2 personnes que connaissaient les filles ne répondaient pas, qu'elles n'avaient pas de sac, et pas d'argent, et que nous n'avions nulle part où dormir puisque tous les hôtels étant pleins ou hors de prix à cause du carnaval ! Mais nous ne perdons pas courage, et nous rencontrons une dame avec qui nous sympathisons, qui, nous le sentons peut nous inviter à dormir, mais ne veut le faire sans l'accord de son mari. Son mari nous dit non, puis oui lorsqu'il nous a parlé 30 minutes ! (ouioui, on est cools)! Celui-ci reste garder des chaises toute la nuit devant le défilé du lendemain pour pouvoir les louer... Ils sont zinzins ces équatoriens ! 

Nous allons donc chez cette dame, qui a un cochon énoooorme, et plein de chiens, une seule pièce en tant que maison, mais de la sympathie a revendre. Hop, nous dormons un peu, réveil à 6h, puis CARNAVAAAAAL ! Ici, quelques photos : 

 

P2100020

P2100032

P2100057

Le 19 mars

Comme vous voyez mes bonnes résolutions n'ont pas tenu la fin de cet article... Quelle volonté ! 

Après hop, les filles repartent à Quito, et moi je m'en vais pour... La lagune du Quilotoa ! (Laguna del Quilotoa si vous voulez vous espagnoliser un peu!)

Là, je monte dans un bus, le temps se couvre, se couvre, se couvre... Ah tiens, il pleut ! Super pour la vue ! Bref, nous descendons du bus, enfin je descends du bus dans un village, nommé Zumbahua (je ne veux pas vous induire en erreur, après vous allez croire qu'on était dix ! Il faut que je tienne le fil ouioui), et là je comprends que 3 autres personnes vont aussi au Quilotoa. I me fallait effectivement prendre un taxi après... Je m'avance, l'air je suis pas intéressée du toooouuut pour qu'on prenne un taxi ensemble (vous le connaissez aussi cet air ? Mon dieu, on a vraiment plein de points communs!), et avec le plus de dégagement possible, je leur demande avec surprise : "Oh vous allez au Quilotoa aussi? Quelle coïncidence!". L'air de surprise a été fait de manière très concentrée, sachant que depuis le début du trajet, je me disais d'un ton machiavélique : HAHAHAHA, ils vont au Quilotoa, on va prendre un taxi ensemble ! 

Bref, le mec me répond... EN FRANCAIS ! J'en ai perdu mes repères, mais surtout ma voix. Par la suite, j'ai appris qu'il n'avait pas compris ce que j'ai dit du fait de mon accent français (celui-là, on a beau ne pas l'aimer, c'est pas le genre à vous lâcher !), et qu'il s'est dit: répondons lui en français ! Ouioui, mes nouveaux copains étaient polyglotes. Ou pas monoglote en tout cas. Ou... Bref.

Bref, nous nous disons : quelle coïncidence... Mais allons-y ensemble !! Nous restons un peu au village car il y avait une fête des indigènes pour carnaval. Oui, vous l'avez bien compris, je n'ai jamais autant fêté Carnaval de ma vie ! Et là, c'était... J'ai pas vraiment le bon mot pour le qualifier ! (oui, ça va j'ai fait du sport aujourd'hui, j'ai le droit de pas trouver mes mots ! - ça, c'est pour dire que je suis sportive hahaha) Bref, c'était l'ivresse totale, c'était des mères avec leurs enfants dans le dos qui ne tenaient pas debout. Si on avait dû donner un titre à cette fête, ç'aurait été "Les ravages de l'alcool dans les communautés indigènes". C'était d'autant plus choquant qu'il était 4h de l'après midi... 

Quelques photos pour illustrer. Ah oui, ces photos ne sont pas de moi, mais d'un de mes nouveaux copains, Andrew ! Car, en réalité j'étais tombé sur un Maltais, un italien et un colombien, à base d'interculturalisme ! (et de monoglotisme... Oh la, à présent je perds même mon français!)

313750_10151479391386928_906248109_n

535400_10151479391201928_448623416_n

549336_10151479387796928_1955040377_n

 

Bref, nous finissons par prendre ce fameux taxi, enfin plutôt un pick up, mais bon, peu importe. Nous arrivons, nous serons donc logés chez une famille ! Oui, à présent, je dis "nous" car je considère m'être intégrée au groupe cité ci-dessus ! 

Bref, il est 17h30 (c'est fou les trucs dont je me rappelle un mois après!), et nous descendons à la lagune... Ah oui, tiens la lagune ! 

599928_10151479867861928_1380974703_n

 

Après avoir fait ce panorama (sur mes conseils, car il n'arrivait pas à prendre la lagune en entier, une question d'ouverture de jesaispasquoi! Et là, j'ai dit... Mais le sais-tu ? Un certain David S. (d'accord, j'ai pas dit ton nom cher David S.) fait des panoramas ! C'est comme ça que cette photo existe), nous sommes descendus... Lalala, descendre, c'est simple ! Mais soudain, il faut remonter et la nuit tombe ! Nous avons donc fait une course contre le temps, enfin contre la nuit plutôt, et on était rouges... Enfin pour dire vrai, j'étais rouge. 

(vous remarquerez que la police a changé, mais alors là, je le jure devant Dieu, le nouveau pape, ou qui vous voulez, que je n'ai AUCUNE idée pourquoi ! Merci Canalblog, hein !)

Nous rentrons dans notre petite maison, la voici : 

482360_10151479384566928_1844289734_n

Un bon repas nous y attend ! Nonnon, on se fait pas servir... Bref, au dodo à 21h30 (Mamie Momo le retour!), et le lendemain, nous nous balladons un peu... Puis, hop bus ! Je comptais aller au Cotopaxi (volcan dont j'ai déjà parlé, cf ci-dessus ET ci-dessous - olalala, depuis que je fais lettre de motivation sur lettre de motivation, je deviens bien trop formelle!), mais vu le temps qui était mauvais... Bref, après invitation de leur part (ce n'est pas mon genre de m'inviter noooon ! Tout arrive par coïncidence, je vous l'ai bien dit!), je vais à Banos, une autre ville un peu plus au sud... Où je repasse par Ambato (à où je suis allée au carnaval... on ne change pas une équipe qui gagne!). Bref, on passe la soirée là bas, et je repars le lendemain matin, en rerepassant par Ambato (on ne ch... D'accord, le comique de répétition n'est pas tout le temps drôle!)

 

Et voilààà, après c'était la fin des jours fériés ! J'espère que ce petit article après quelque mois d'absence vous a plu ! J'arrête de promettre d'écrire plus souvent... Bon, on sait que les promesses sont là pour ne pas être tenues, mais je ne souhaiterai pas irriter mes ardents lecteurs. 

Amicalement vôtre, 

Momita.

17 janvier 2013

La montagne, ça vous gagne!

Bonjour, 

 

L'avant première ayant reçu un succès immense, je me lance dans l'écriture... Certes, cela fait longtemps que je n'ai pas écrit... Mais pierre qui roule n'amasse pas mousse (rien à voir, je vous l'accorde) ! 

Bon, il s'est passé foule de choses depuis ce temps... Colombie, plage, et... La montagne ! Comme c'est la dernière chose que j'ai faite, et que ma mémoire est un peu flemmarde ce soir (j'ai beau faire tout ce que je peux, quand celle là est mal lunée, je suis foutue...), je vais raconter la montagne. 

Donc, après de multiples discussions enflammées, avec JeremY (rappel à celles et ceux qui ont, comme moi, la mémoire mal lunée : Jérémy n'est malheureusement pas un nom biblique, et ne s'écrit ni avec un "ie", ni avec un "i"...), nous avons décidé de ne pas monter le Cotopaxi, qui esr ce volcan culminant à 5800 mètres d'altitude, et qui est vraiment difficile... Si vous voulez plus d'information sur les conditions physiques à avoir, comment se monte ce sommet, quel est le prix du guide, je suis prête à vous renseigner. Mais, là n'étant pas la question, notre choix s'est porté sur un aure sommet : l'Iliniza Norte. L'Iliniza est un parc naturel, composé de deux montagnes : l'Iliniza Norte (au Nord) et l'Iliniza Sur (au Sud, vous l'aurez bien compris! Mais non, arrêtez, je ne vous prends pas pour des abrutis! Ce que vous êtes susceptibles...). Nous verrons dans une première partie l'Iliniza Sur; cela nous permettra de voir dans une seconde partie l'Iliniza Norte. 

L'Iliniza Sur est une montagne d'à peu près 5300 m d'altitude (je sais, "les maths c'est pas de l'à peu près"!), qui est couverte de neige à son sommet, et qui est vraiment difficile. Pour illustrer cela, nous aurons cette photo: 

P1130833

Bon, ok, j'arrête de prendre mon ton "jesuisuneguidetouristique". Enfin, ceci est le sommet de l'Iliniza Sur ! 

Pour revenir au sujet qui nous intéresse, et arrêter de divaguer, nous allions donc faire l'Iliniza Norte. Cette montagne est à 5320m d'altitude (oui, cette fois, je me suis souvenue que : "les maths c'est pas de l'à peu près"!) et... On ne savait pas ce qui nous attendait ! 

On rencontre le guide le vendredi soir; il nous dit : "rdv à 20h". Jeremy ne pouvant être là, je cours, presque je vole, pour arriver à l'heure. C'était compter sans cette fameuse heure équatorienne : à 21h30, alors qu'on se dirige doucement vers le sommeil (j'ai oublié de préciser que Clémence s'est transformée en Mamie Momo : coucher 21h30, lever 6h30 tous les jours!), DING DONG ! Pas un mot sur le retard... 

Bref, on se rend aussi compte que sa lenteur n'est pas seulement dans le fait d'arriver, sinon aussi dans ses propos... 1h de monologue, qui aurait pu se résumer en 3 phrases: je vous rejoins le dimanche au refuge. OK en une phrase en fait. Pas désespérés pour autant (ça c'est pour dire qu'on est forts), on file au lit, puisque au vu de mon heure habituelle, je dormais debout. Lendemain, après de nouvelles âpres négociations, où, j'avoue ma faiblesse, j'ai perdu, nous nous levons (le débat était sur l'heure du réveil au fait), petit déj (trop de détails tue les détails), puis hop, bus en direction de l'Iliniza ! Je vous passe les épisodes des bus, qui ne vous intéressent guère... Bref, nous allons nous équiper : casque, corde, baudrier. Là, je commence à sentir quelques sueurs froides. Celles-ci s'acentuent en voyant notre sommet: 

P1120769

On nous avai prévenu : cette montagne est à présent interdite sans guide, il y aura un contrôle, et vous n'êtes pas sûrs de passer. Nous arrivons donc au contrôle, la tête fière : NOUS SOMMES DES GUIDES ! 

Finalement, nous décidons de ne pas dire que nous sommes des guides (je sais pas pourquoi d'ailleurs), et nous disons que le guide mr XXXXXXX nous rejoint demain au refuge. Pas de problème qu'ils nous disent ! Là, j'ai la sensation que les équatoriens nous ont fait un petit stress du contrôle... 

Bon, nous repartons; il faut savoir que du village de Chaupi dont nous sommes partis au refuge, il y a presque 1500 m de dénivelés. Ayant quelque connaissance de la montagne, mais surtout de mon état physique, je préférais monter en voiture jusqu'au "Parque de la Virgen", d'où il ne restait que 800 mètres et sachant qu'on avait déjà monté jusqu'au CONTROOOOLE... Après de nouvelles négociations, nous décidons de monter à mi chemin en voiture. La voiture nous monte pas mal, et lorsque je sors, j'ai l'effet "j'ai pris trop de chocolat" que certain(e)s connaissent bien : je planais un peu, "ouaaaais, les mecs c'est cool". Mais, nous repartons, tels des héros (rien que ça). 

On marche, un peu, beaucoup, passionément, à la folie... STOOOOP ! Il est arrivé un moment où on croise quelqu'un et alors qu'on nous avait dit 2h depuis le parque de la Virgen, il nous dit qu'il nous RESTE 2h. Nous avions déjà marcher deux heures. Mon corps qui plane, mais surtout qui s'essoufle à ce moment là, croit s'effondrer. On repart, je souffle, on marche, je resouffle, on monte, je reresouffle. Bref, quand je me demande si on ne s'est pas trompés de chemin, deux filles nous disent que le refuge est dans 20 minutes ! ALLELUIAAAA ! 

Nous arrivons donc à 4750m, ici :

P1120793

Quel froid ! Nous entrons, c'est vraiment "quatre murs et un toit", comme dirait Bénabar. Nous mettons toutes les couches de vêtement possibles, nous discutons un peu avec le mec du refuge, et une fille qui attend ses copains partis monter. Là, sans prévenir, mr refuge nous dit "ça vous dérange si je vous laisse seuls cette nuit ? Je dois aller voir ma famille en bas" (traduction par mes soins). "Euuuuh" 

Je ne pourrai dire réellement la surprise que nous avions... Donc, gentiment, nous lui disons : "non non" (traduction encore par mes soins), sans beaucoup de conviction. Bref, les amis de la fille arrivent, tout le monde descend ! Sauf nous... Nous voilà donc à 4700 mètres (au fait, c'est 4750, mais le panneau est faux, true story! Donc, je m'adapte!), seuls... Nous mangeons, puis, comme nous avions juste 4 pauvres bougies et que le froid nous gèle, nous allons nous coucher (pour ma part, j'étais habituée à de tels couchers!). Nous nous endormons, j'étais contente : pas de maux de têtes, ni de nausées. Va-t-on dormir ? La rumeur court qu'à une telle altitude, ta nuit se résume à une longue insomnie... 

Jusqu'à minuit, il me faut avouer que mon réveil est coup-ci coup-ça. Quand soudain, j'entends un bruit, comme un grattement. Une fois. deux fois. Trois fois. J'en informe Jeremy qui s'est réveillé aussi. Nous faisons l'hypothèse que c'est une souris mangeant nos provisions. Ce valeureux Jeremy prend une couverture et tente de l'envoyer par dessus nous (nous nous étions mis sur un lit superposé en hauteur, puisque "la chaleur monte"!). Bref, le bruit se calme et je dors comme un bébé jusqu'à... 5h30 ! Nous avions en effet mis un réveil pour voir le coucher de soleil. Quelle bonne idée me diriez vous... Mais voilà ce qui nous attendait: 

P1130809

Eh oui, NEIIIIGE ! Oh joie ! Pas tant en fait cette fois, puisque nous savions que cette montagne devenait dangereuse en temps de neige. Nous attendons sagement Mr guide, un peu stressés dans notre petite maison, que j'ai oublié de vous présenter. La voici: 

 

P1120797

 

Certes, il n'y a pas les lits, à vous de les deviner ! Bref, le guide arrive, termine de nous équiper, et nous dit : pas de problème pour la neige, c'est juste un peu plus dangereux... Nous partons pour les 500 m de dénivelés restant. Et là, je vois ma vie défiler : à droite, le vide, à gauche le vide, tout droit la neige. Comment ne pas tomber ??? Ceci a été mon interrogation principale, tout en restant concentrée, bien sûr. Nous continuons, et là, alors que je croyais ne pas pouvoir plus risquer ma vie que ce que j'avais fait, le guide nous dit : "bon, maintenant, il y a quelques passages vraiment dangereux, donc on met la corde" (traduction très approximative de ma mémoire mal lunée). AAAAAHHHH ! Plus dangereux??? C'est donc possible ??? 

Nous nous encordons, et nous repartons. Je crois encore mourir deux, trois fois, en me disant : "pas grave, j'ai la corde!", mais avec le doute à chaque fois que cette corde nous aide. Bref, un peu d'escalade pour terminer le chemin et nou voilà au sommet ! 

P1130838

(derrière Momo dégueu pleine de terre, il y a la croix indiquant le sommet, ouioui!)

La vue n'est pas vraiment au rendez vous, mais nous l'avons fait : 5120 mètres !! 

Nous redescendons (pas vraiment intéressant), et rentrons à Quito (pas vraiment intéressant non plus!)

 

Au prochain épisode : la Colombie à Noël ! J'espère que tout se passe bien pour vous :) Bisous.

 

14 janvier 2013

Iliniza Norte

Juste pour vous dire en avant première que j'ai gravi une montagne de 5120 mètres...

La suite va venir, promis !

25 novembre 2012

Mindorien

Bonjour, 

Suite à des pressions de la part du pouvoir politique, je reviens vous raconter quelques histoires sur l'Equateur ! 

La vie à Quito se passe de mieux en mieux, on a rencontré pas mal de gens, j'ai bossé dans un resto, arrêté de bosser dans un resto, et je bosse actuellement dans un centre aéré avec des enfants (pour plus d'informations sur les raisons de ce changements, veuillez me contacter). Les jours filent à une allure folle ! Quito est devenu mon quotidien, et des fois, c'est drôle. 

Enfin, pour revenir sur les enfants (je sais que vous en rêvez!), je dois les aider dans leurs devoirs. Or, on ne dirait pas comme ça, mais faire des multiplications, ce n'est plus de mon âge ! J'ai donc dû utiliser la calculatrice de mon portable, jusqu'à qu'une multiplication me prenne au piège ! Effectivement, il y avait trop de chiffres et ma calculette refusait de me répondre ! Ayaayaaaa... Et puis, les triangles c'est bien sympa, mais qui est-ce qui se rappelle quelle est la formule pour calculer l'aire ? (je prie les scientifiques de bien vouloir rester calmes...) 

Enfin bref, je suis en pleine révision de mes classiques ! 

Mis à part les enfants, je suis aussi à l'université, ouioui. Les cours se passent, tranquillement. L'ambiance reste majoritairement studieuse, et les cafés toujours aussi chers... Mais BONNE NOUVELLE ! Nous allons pouvoir manger du fromage, puisque notre référent à l'Uni est allé à grenoble et a acheté du fromage pour nous... Denrée rare ici, à part sous sa forme plastique et avec un goût qui ressemble au rien ! Le riz par contre, est assez présent (36 15 euphémisme) puisque nous en avons le droit matin midi et soir (et je n'exagère pas). Le jour où j'ai dit à ma coloc qu'on ne mangeait du riz qu'une fois par semaine en moyenne, celle-ci a fait les gros yeux, et m'a dit : "mais qu'est ce que vous mangez alors???!" 

Et hier soir, nous sommes allés au concert de General Elektriks ! Pour ceux qui ne connaissent pas (et qui feraient bien d'aller tout de suite googlisé ce mot), ce groupe est français. Le concert était vraiment stylé ; le chanteur ne savait que deux mots en espagnol "Muchas Gracias". On a donc eu un concert ponctué de "Gracias", de "Muchas Gracias", et même, lorsqu'il était un peu téméraire quelques "Muchas Gracias Quito"! Tout ceci s'est passé à l'Alliance Française, d'où le fait que le groupe était français.

Je parle je parle je parle, mais je ne montre pas de photos ! Je suis allée à Mindo la semaine dernière (Mindorien), enfin retournée plutôt. J'ai fait du tubing (descente de la rivière en bouée. Pour plus d'infos, veuillez ne pas me contacter), et... DU QUAD ! (Momo Beauf) C'était vraiment chouette, j'aime beaucoup cette ville, qui est à 2h de Quito, mais qui donne l'impression d'être super loooooooooin ! (le nombre de o exprime la distance). 

En exclusivité, voilà quelques photos (ayant oublié mon appareil pour la énième fois, ces photos ne sont pas de moi...) 

DSCF2084

DSCF2090

(Momo beauf sur son quad, qui a essayé de doubler tout le monde pour être la meilleure)

DSCF2085

(Vue près des cascades de Mindo). Précisons un fait : après avoir loqué, nous nous sommes dit, allons aux cascades !! Nous partons donc, sac à dos sur le dos, et après 1h15 de marche (en montée!),... Nous apprenons que le téléphérique pour terminer le voyage est fermé ! La chance nous accompagnait ce jour là.

DSCF2092

 (Torrent cerca de Mindo)

Après ces quelques aperçus de Mindo, je crois que je vais vous laisser. Je ferai mon possible pour vous laisser moins longtemps que la dernière fois, lo juro ! 

Bonne continuation à toutes et tous !

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Un an en Equateur
  • L'objectif de base était de vous permettre de mettre un peu d'Equateur en France ou de France en Equateur ou les deux, ou... Enfin je me suis moi meme perdue dans les objectifs de ce blog. Maintenant, le seul but est de vous faire lire héhé!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité